Caravane culturelle du Banico : les troupes traditionnelles « Bari », « Boyi » et « N’gomba » enflamme le public du Massigui

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La caravane culturelle initiée par l’ONG Instruments for Africa (I4Africa) dans le Banico continue sa route dans la commune de Massigui où elle a posé ses valises le 24 décembre 2018. A l’occasion, trois troupes traditionnelles ont été mises à l’honneur afin de valoriser les cultures traditionnelles du Banico en général et du Massigui en particulier.  Comme premier instrument  a presté sur la scène d’I4Africa, il y avait le bari.

Le bari est un composé d’instruments de musique traditionnelle du Banico.  Fabriqué pour la majorité de peaux de vache, le bari  est aussi la troupe traditionnelle musicale joué dans tout le Banico.  Le bari est joué lors des occasions spéciales comme pour accompagner  les cultivateurs dans les champs lors de l’hivernage. L’objectif est de les encourager à mieux cultiver la terre pour une bonne production agricole. Le bari est aussi joué sur les places publiques ou « Fèrè » en bambara. Dans sa composition, le bari regroupe 4 grands instruments ; tous joués par des hommes. Il s’agit premièrement du « doundounba » qui signifie en français le grand tambour. Le deuxième instrument est le « neke » qui n’est rien autre que la moitié d’une grande barrique sans peau. Les deux derniers instruments sont le « djembe » et le « kete ou djembedeni » qui signifie respectivement le « tam-tam » et le « petit tam-tam ». Tous les instruments du bari sont joués à l’aide d’une baguette en bois dont l’extrémité est recouverte de caoutchouc. L’équipe du bari est accompagnée d’une chanteuse. Pour Issouf Samake, chef de la troupe de la commune de Massigui, la place de la femme est importante dans la troupe, « parce qu’à l’ origine le bari est destiné aux cultivateurs. Et qui parle de cultivateur parle aussi de la femme parce que ce sont les femmes qui apportent à manger aux hommes». Le barri est joué lors des  cérémonies de circoncisions, mariages, baptême, funérailles… Toutes ces occasions sont importantes pour magnifier et louer les éloges des concernés. C’est pourquoi, la chanteuse Badjene Coulibaly ne rate pas une occasion pour magnifier les hommes braves de la société. « Nos chansons traitent de tout ce qui touche la société comme la jalousie, la  méchanceté, le succès, la reconnaissance et bien d’autres », explique-t-elle.

Lors de cette même caravane dans la commune de Massigui, une autre troupe traditionnelle a presté : le Boyi. C’est un groupe de plusieurs femmes munies d’une petite calebasse appelée le « YA » et d’un  djembe joué par une femme. Pour elles, le boyi est une danse traditionnelle du Massigui réservée exclusivement à la femme. « Les hommes peuvent seulement danser mais pas jouer aux instruments », précise Alima Fomba, cheffe et chanteuse de la troupe. Le Boyi est célébré grâce à la composition d’un ensemble d’instruments de musique traditionnelle. Une grosse calebasse est plongée dans un grand récipient rempli d’eau. L’ensemble des mélodies du « Ya » et de la grosse calebasse ajouté au son du tam-tam font la particularité du boyi. Selon nos sources, le boyi peut être également joue par des hommes mais, dans d’autres localités. Une autre particularité du boyi, c’est que le « ya » peut être joue par toute femme désireuse.

Enfin, le N’Gomba. C’est une autre danse traditionnelle  du Banico.  Les instruments de musique du N’gomba sont en général fabriqués par des troncs d’arbre (le koro), troués avec la peau d’un cerf uniquement. Les autres instruments qui accompagnent le N’gomba sont le Guegne, traimai, tam-tam et un balafon. Pour les membres de la troupe, le N’gomba signifie la grande famille. Il existe depuis plus de 200 ans. Il a été créé par un monsieur du nom de N’Tio BALLO qui était un forgeron pour rassembler les familles autour des vertus comme la solidarité, l’union, la fraternité, la cohésion et l’entente entre les familles.

A Banico c’est dans le village de Bolé qu’on joue le N’Gomba sur les places publiques. Dans les chansons, la chanteuse flatte les braves hommes, apprécie les biens faits de la société, les réalités environnementales  et les encouragements. Les danseurs du N’gomba ont leurs propres tenus. Ils portent des pantalons amples appelés en bambara « mougoufie ».

 

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